Métiers de cinéma rares, pittoresques ou peu connus (5). Fixeurs

Il n’est pas rare que le cinéma, dans ses œuvres de fiction, choisisse de parler de lui-même, de se mettre en scène, qu’il s’agisse d’acteurs/actrices emboîtant le pas à Gloria Swanson dans Sunset Boulevard ou de réalisateurs, tel Truffaut dans la Nuit Américaine.

 Mais je ne crois pas que le fixeur ait jamais été célébré, outre, dès son titre, dans l’œuvre Le Fixeur du roumain Adrian Sitaru (2016).

Il est vrai que le fixeur, (décalque de l’anglais “the fixer”: l’arrangeur), aussi appelé” repéreur de décors”, exerce un métier mal connu, mal défini, souvent mal payé, et pourtant bien nécessaire, notamment lorsque le tournage a lieu à l’étranger.

Le fixeur, généralement un autochtone, a des tâches multiples: il repère les lieux où l’action se déroulera, prend contact avec les gens du pays, facilite rencontres et échanges. C’est donc surtout un travail de pré-production qu’il accomplit, mais il suit aussi le tournage pour permettre au réalisateur embarqué dans des terres inconnues de rectifier le tir si nécessaire.

Il n’existe pas d’école de fixeur. On le devient souvent par hasard. Sachez que le fixeur, si le métier vous intéresse, doit faire preuve de débrouillardise, de disponibilité, d’esprit d’initiative, de diplomatie. Ses rapports avec le metteur en scène sont souvent complexes: il y a d’un côté celui qui a tout trouvé en matière de décors naturels et de l’autre celui qui décide. Mais voyez le Fixeur d’Adrian Sitaru, et vous comprendrez tout.

G.R.