LAROY

Film de DE SHANE ATKINSON (USA – France / 2024 / 1h52)
Avec: John Magaro, Steve Zahn, Dylan Baker

Synopsis: Ray découvre que sa femme le trompe et décide de mettre fin à ses jours sur le par­king d’un motel. Juste avant de pas­ser à l’acte, un incon­nu fait irrup­tion dans sa voi­ture, pen­sant avoir affaire au tueur qu’il a enga­gé. Décon­te­nan­cé par ce qui­pro­quo, Ray finit par accep­ter la mis­sion, per­sua­dé que les gens vont enfin le res­pec­ter. Le plan devait être simple. Mais très vite, Ray se retrouve pris dans un engre­nage dont il va devoir se sor­tir avant qu’il ne soit trop tard…

L’avis de Rodolphe (groupe Programmation)

Voilà une sacrée comédie, noire à souhait !

Ce film s’inscrit dans la grande tradition du film noir situé dans le Sud profond immuable et figé dans ses stéréotypes les plus archétypaux : Longues étendues semi désertes, musique country blues en accompagnement sonore, stetson, pickup poussiéreux, armes à feu, duo de flics patrouilleurs un peu crétins, femme mûre bimbo et infidèle avec son résigné de mari, frère bellâtre grande gueule et magouilleur, saloon miteux avec sa faune de red necks autour de quelques pole danseuses, j’en passe bien d’autres. Il y a même la vieille Ford d’une autre époque qui permet de voir ce petit bout de Texas comme il l’était déjà dans les années 70.

Dès le début cette ambiance nous capte car on connait la musique mais on attend de voir si le ton sera grinçant au deuxième degré ou alors une critique facile de cette Amérique Trumpiste.

Finalement c’est simplement jouissif de suivre les turpitudes de cette petite communauté de névrosés et autres demeurés sur fond de violence cartoonesque. Chantage, meurtres, trahisons….. les ingrédients indispensables sont distribués avec gourmandise au risque de faire une petite indigestion mais ne boudons pas notre plaisir avec ce comico-thriller.

Et puis le bonus c’est l’épaisseur psychologique recherchée des trois personnages en quête de reconnaissance : Le mari trompé, la femme calculatrice et le détective expéditif. Tous ont leur faiblesse mais deviennent attachants. Un trio digne de Tex Avery !

Oups, gros bémol : Si l’on s’en tient à une position de pure cinéphilie le film devient sans intérêt car les frères Coen avaient déjà magistralement tracé cette voie. D’ailleurs ils seraient inspirés de réclamer des royalties à ce cinéaste qui a pillé leur univers mais pour notre grand plaisir.

S'inscrire à la Lettre d'INFO