Note de lecture : « Clint Eastwood  une légende » de Patrick McGilligan

Clint Eastwood fait partie des cinéastes devenus incontestables pour les amateurs de cinéma dit d’auteur, au même titre que Pedro Almodovar, Ken Loach, Nanni Moretti, François Ozon, Jacques Audiard, etc.

Soignant toujours la promotion de ses films aux États-Unis et en Europe, en France en particulier ou ses films sont toujours appréciés, il a su aussi s’attirer les bonnes grâces des critiques et des hagiographes qui ont publié de nombreux ouvrages à sa gloire.

Cependant sa vie et son œuvre méritaient une biographie dite « non autorisée » : c’est chose faite avec le livre de l’auteur américain Patrick McGilligan qui analyse de façon magistrale les deux facettes, privée et publique, de ce monstre sacré du cinéma.

En plus de 850 pages, il montre un acteur sans talent particulier s’élevant film par film vers quelques sommets du 7ème art de Sur la route de Madison à Gran Torino en passant par Million dollar baby, d’abord dirigé par des réalisateurs chevronnés (Don Siegel notamment) puis se lançant dans la réalisation avec de plus en plus de succès.

Si son image personnelle (sa « légende »), construite année après année, a pâli de ses démêlés avec certaines des très nombreuses femmes de sa vie, le montrant sous un angle parfois abject, il a su la plupart du temps s’entourer des collaborateurs les plus adéquats à ses objectifs : acteurs de second plan le mettant en valeur mais aussi des professionnels compétents pour compléter son talent de réalisateur.

Il a su aussi, quand cela était nécessaire, faire appel à des acteurs majeurs pour couronner certains de ses films les plus marquants : Meryl Streep, Sean Penn, Morgan Freeman…

Un livre passionnant qui fait revivre la naissance et le tournage de nombreux films marquants de la trilogie du dollar de Sergio Leone à La Mule, en passant par Le canardeur et Mémoires de nos pères.

A noter, du même auteur : « Alfred Hitchcock, une vie d’ombres et de lumière ».

Pascal Béatrix