13/03/24 L’amour c’est gai, l’amour c’est triste de Jean-Daniel Pollet- Approches du cinéma et Ciné collection

L’amour c’est gai, l’amour c’est triste de Jean-Daniel Pollet

France/ comédie, romance/1h35/ sortie : mars 1971 , reprise : décembre 2023/ scénario : Remo Forlani et Jean-Daniel Pollet/ avec Bernadette Lafont, Chantal Goya, Jean-Pierre Marielle

 

Synopsis : au fond d’une impasse du Faubourg-Saint-Antoine, Léon partage deux pièces avec sa sœur Marie. Dans l’une, il reçoit ses clients: il est tailleur. Dans l’autre, Marie reçoit les siens : elle est voyante extralucide. Léon se sent pleinement heureux jusqu’au jour ou il apprend ce que Marie lui cachait par affection. Elle se prostitue et Maxime, son prétendu fiancé, est son souteneur. Ce jour-là, Léon découvre aussi l’amour sous les traits d’Arlette, jeune provinciale recueillie par Marie.

 

« Jean-Daniel Pollet est un cinéaste de la Nouvelle Vague. Rémo Forlani est ici à ses côtés pour l’écriture du scénario et des dialogues. Même s’il y a une histoire avec une progression, le film ne déroule pas de façon traditionnelle. il est structuré plutôt comme une succession de saynètes. Plus que sur une histoire, L’amour c’est gai, l’amour c’est triste est centré sur les personnages, notamment sur son personnage principal interprété par Claude Melki. Il y a une relation forte entre Jean-Daniel Pollet et Claude Melki (on a souvent comparé cette relation avec celle qui existait entre Truffaut et Jean-Pierre Léaud). Claude Melki est un merveilleux acteur ; clown triste du cinéma français, il fait penser à Buster Keaton. Il donne ici une vraie dimension à son personnage, timide, gauche, touchant par sa très grande naïveté. Le film a été écrit pour lui. Il y a aussi beaucoup d’humour mais c’est un humour très subtil, délicat, qui passe beaucoup par les dialogues. Comme le titre l’indique, il y a un mélange de gaité et de tristesse, c’est même une fusion : toutes les scènes sont à la fois gaies et tristes, c’est assez remarquable. Les dialogues sont en tous cas savoureux, souvent brillants. L’amour c’est gai, l’amour c’est triste est un film plein de subtilités qui mériterait d’être plus connu. »-  blog L’Oeil sur l’écran

 

Jean-Daniel Pollet (1936-2004) est un réalisateur, scénariste et producteur français. D’abord assistant réalisateur, il sort son premier film Pourvu qu’on ait l’ivresse en 1958, qui lui vaut de rencontrer Claude Melki, son acteur fétiche, et une reconnaissance incontestable. Ce court métrage est le premier d’une série de films reprenant le personnage de Melki, prénommé Léon, et représentant l’un des deux aspects du cinéma de Pollet : un goût pour une comédie populaire empreinte de burlesque autant que de mélancolie.

À cette veine se rattachent le segment Rue Saint-Denis du film à sketches Paris vu par… ainsi que les longs métrages L’amour c’est gai, l’amour c’est triste et L’Acrobate. La deuxième veine du cinéma de Pollet commence avec Méditerranée, tourné durant deux années en compagnie de Volker Schlöndorff. Pollet tente alors de créer un cinéma totalement poétique. Il y réussit, en partie grâce à la qualité des auteurs qui écrivent les commentaires de ses films, tels Philippe Sollers ou Jean Thibaudeau.

En avril 1989, il est victime d’un grave accident. Il tourne ses derniers films dans sa maison de Cadenet : Dieu sait quoi (1994), Ceux d’en face (2001) et Jour après jour (terminé en 2006 par Jean-Paul Fargier).

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