Lara Jenkins (film allemand de Jan-Ole Gerster).

Un beau portrait de femme, Lara , retraitée solitaire, dont on accompagne 24 heures de la vie le jour même de ses 60 ans.

Lara a été une fonctionnaire exemplaire qu’on suit dans les lignes froides d’une ville de béton géométrique, au rythme d’actions apparemment saugrenues : vider son compte en banque, s’offrir une tenue très chère et peu seyante, acheter les 22 places qui restent au concert le soir-même de son fils unique Victor, pianiste virtuose qui reste sourd à ses appels téléphoniques…

On découvre peu à peu les raisons de son isolement social et affectif à travers un voyage délicat où chaque touche subtile tisse une partition pour saisir comment la vie passe ou peut-être comment on passe à côté de la vie…

L’austérité de Lara fait place à une profonde humanité faite de sacrifice pour renoncer à ses projets et d’ambition pour éduquer Victor dans un monde où la musique apporte davantage de frustrations que de douceur des mœurs !

Mise en scène au scalpel, acuité du détail, interprétation de Corinna Harfouch remarquable : un film à ne pas manquer !!!

Jean Noël Berlioux