La communion (Jan Komasa)

Daniel, 20 ans, est en centre éducatif surveillé, où les relations sont ultra violentes. Et pourtant, il voudrait étudier au séminaire. Son passé le lui interdit, mais un concours de circonstances va lui permettre de satisfaire sa vocation professionnelle.

Un scénario très bien écrit, inspiré d’une histoire vraie qui paraît invraisemblable, et nous voici plongés dans un village polonais. Sans aucun manichéisme, les relations complexes de cette petite communauté nous entraînent de surprise en découverte.

Tous les comédiens sont excellents, et en premier lieu le jeune Bartosz Bielenia qui illumine chaque plan de son regard bleu et de son sourire irrésistibles.

Le réalisateur a privilégié les plans fixes car il voulait que le cadre soit comme une prison aux murs inamovibles, avec les personnages enfermés à l’intérieur : « De cette manière, l’atmosphère devient plus oppressante et brutale ». Il a toutefois brisé ce postulat formel avec le premier plan du film et la séquence finale, filmée à l’épaule : « Cette caméra qui bouge dans le décor carcéral crée un contraste, une contradiction, un contrepoint. À décor figé, caméra mobile et à décor en mouvement, caméra fixe. Je me suis dit que c’était la composition idéale pour le film ».

Ses qualités formelles, d’écriture et d’interprétation, ont déjà permis au film d’être sélectionné et nominé dans différents festivals.

A cela il faut ajouter que l’histoire, qui pourrait être tragique, est traitée avec humour, ce qui renforce le plaisir du spectateur.

Sophie Rakotomalala