du 14 au 25/02/24 Green border d’Agnieszka Holland

Green border d’Agnieszka Holland

Pologne/France/République tchèque/Belgique – Drame -2h 32 – sortie : 7/02/24 – scénario : Agnieszka holland et Maciej Pisuk – Avec Jalal Altawil, Maja Ostaszewska, Behi Djanati Ataï – Titre original Zielona granica

Synopsis : ayant fui la guerre, une famille syrienne entreprend un éprouvant périple pour rejoindre la Suède. A la frontière entre le Belarus et la Pologne, synonyme d’entrée dans l’Europe, ils se retrouvent embourbés avec des dizaines d’autres familles, dans une zone marécageuse, à la merci de militaires aux méthodes violentes. Ils réalisent peu à peu qu’ils sont les otages malgré eux d’une situation qui les dépasse, où chacun : garde-frontières, activistes humanitaires, population locale, tente de jouer sa partition.

Le positionnement d’Agnieszka Holland

En Pologne, dans les années 1970, la génération de cinéastes à laquelle appartient Agnieszka Holland a senti qu’elle avait la responsabilité de représenter les problèmes du monde et qu’il était nécessaire de parler de sujets difficiles et de poser des questions existentielles, mais aussi éthiques, sociales et politiques. La réalisatrice explique : “Ce mouvement a été surnommé « Kino Moralnego Niepokoju », le cinéma de l’inquiétude morale.

Le cinéma polonais d’aujourd’hui – que je tiens globalement en haute estime – a quelque peu tourné le dos à ce type de questions. Est-ce parce que tout va si vite maintenant ? Ou parce que le monde est si complexe qu’il est difficile de mettre le doigt sur quelque chose de vraiment important et qui mérite qu’on s’y consacre ? Il se peut que les artistes soient simplement submergés par un sentiment de chaos et ne voient aucun moyen de le maîtriser.”

“Ou cela pourrait simplement être dû aux financements qui sont de plus en difficiles à trouver pour des projets qui adoptent une position claire sur des sujets controversés. Mon sentiment est qu’il n’y a aucun sens à faire de l’art si l’on ne lutte pas pour questionner les vrais problèmes, ceux qui sont douloureux et parfois insolubles, et qui nous obligent à faire des choix difficiles.”

“Avec mes coauteurs – Gabriela Łazarkiewicz-Sieczko et Maciej Pisuk – nous avons minutieusement recherché et vérifié nos sources. Nous avons récolté les témoignages de ceux qui vivaient la situation, de chaque côté de la frontière.”

“Mais je ne suis pas une documentariste. Je réalise des films de fiction. Le type de fiction qui consiste à traiter la réalité de manière synthétique plutôt que de simplement la décrire.”

“Je suis d’accord avec Marek Edelman quand il a dit que « le potentiel du mal peut se réveiller en n’importe quelle personne à n’importe quel moment », et que ceux qui le contrôlent portent une grande responsabilité. Est-ce que je crois que, seule ou avec d’autres qui pensent comme moi, je peux changer cela ? Non.”

“Cependant, je crois que c’est mon obligation d’essayer. Depuis quelque temps, je me surprends souvent à penser aux paroles de Wyspiański : « Partout où nous le pouvons, nous devons prendre le contrôle, étant donné que tant de gens renoncent au contrôle sur tant de choses qui se passent ». Je ne sais pas comment changer le monde, mais je sais comment raconter des histoires avec l’aide du cinéma, alors c’est ce que je fais”, confie la cinéaste.

 

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