du 07 au 19/02/24 Stella, une vie allemande de Kilian Riedhof

Stella, une vie allemande  de Kilian Riedhof

Allemagne – Drame/guerre – 2h 01 – sortie : 17/01/24 – Scénario :Marc Blöbaum, Jan Braren – Avec Paula Beer, Jannis Niewöhner, Katja Riemann – Titre original :  Stella. Ein Leben.

Synopsis : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Stella, grandit à Berlin sous le régime nazi. Elle rêve d’une carrière de chanteuse de jazz, malgré toutes les mesures répressives. Finalement contrainte de se cacher avec ses parents en 1944, sa vie se transforme en une tragédie coupable. Inspiré de la véritable histoire de Stella Goldschlag.

Stella, une vie allemande retrace la vie de Stella Goldschlag, une Juive allemande qui collabora avec le régime nazi pour la traque des Juifs cachés à Berlin. Surnommée “le Grappin”, on estime qu’elle a provoqué par ses dénonciations la mort d’entre 600 et 3000 Juifs. En 1945, elle est arrêtée et condamnée à dix ans de détention dans les camps soviétiques. Sa peine purgée, de retour à Berlin-Ouest, elle est de nouveau condamnée à dix ans d’emprisonnement, peine qui n’est pas appliquée au titre des années de détention déjà effectuées. Après plusieurs tentatives, Stella Goldschlag se suicide à l’âge de 72 ans.

En 2019 est paru le livre Stella, qui a fait scandale en Allemagne. L’auteur Takis Würger a transformé en roman d’amour fictif l’histoire vraie de Stella Goldschlag. De nombreuses voix se sont élevées contre la manière dont l’ouvrage faisait d’un sujet aussi ambivalent et tragique un sujet de divertissement. La sortie du livre et la réaction suscitée n’ont pas découragé l’équipe du film de porter à l’écran l’histoire de Stella Goldschlag, mais lui ont rappelé la responsabilité qu’elle portait.

À l’hiver 2019, après deux ans et demi de développement, le scénario était dans une impasse. L’histoire était racontée du point de vue d’une meilleure amie fictive, rendant le récit irréel.

“Nous nous sommes rendu compte que nous avions inconsciemment évité d’éprouver la terrible proximité qu’il y a entre ce personnage et nous-mêmes. Dès lors, nous avons décidé de permettre à Stella d’être la figure principale à laquelle le spectateur devrait s’identifier, de permettre à son histoire de nous parvenir dans toute sa cruauté, de permettre à sa trahison, en d’autres termes, de nous atteindre émotionnellement”, explique le réalisateur Kilian Riedhof

 

« Entre survie et perversion, le personnage incarné par Paula Beer fascine autant qu’il effraie. » Les Fiches du Cinéma

le point de vue d’un membre du Groupe Programmation :

Ce film a de nombreux intérêts :

– Pour son aspect historique et comment certains juifs allemands pour survivre ont dû dénoncer d’autres juifs.

– Comment s’opèrent les glissements successifs qui font de l’héroïne tout d’abord un personnage plus ou moins indifférent au contexte de l’Allemagne de 1940 à un personnage victime puis complice d’un système pour sauver sa vie, et enfin beaucoup plus tard dans une forme de déni, une femme qui cherche à justifier ses actes.

– Pour le jeu extraordinaire de Paula Beer

J’ai trouvé le démarrage du film un peu long pour la période de 1940 mais dès lors qu’est évoquée la situation des personnages en 1943, le film trouve un rythme qui emporte jusqu’à la fin. La question posée à partir de ce moment là mais plus particulièrement aux 2/3 du film c’est : jusqu’où peut-on aller pour survivre ?

Le film évidemment ne tranche pas, il a l’intelligence de nous laisser nous débrouiller avec la question…. Je n’ai à aucun moment ressenti de la part du réalisateur un quelconque jugement sur les actes de Stella. Peut être, à la fin du film, l’idée que se poser la question pour soi-même, dans des périodes et des situations plus ou moins ordinaires et apaisées  est vaine… Et que, malheureusement, sans doute faut-il être déjà plongé dans le drame pour apporter une réponse personnelle.”  Gilles Cavatorta

 

 

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