Un endroit comme un autre

Film britannique  (Nowhere Special) de Uberto Pasolini – 1h36 – Avec James Norton, Daniel Lamont, Eileen O’Higgins

SYNOPSIS: Lorsque John découvre qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre, il décide de partir, en compagnie de son fils de trois ans, à la recherche d’une nouvelle famille pour prendre soin de lui.

Uberto Pasolini qui vit et travaille en Angleterre a un patronyme familier aux cinéphiles. C’est logique, puisqu’il est le neveu de … Luchino Visconti !

Fils de comte, il a commencé sa carrière comme banquier d’investissement, avant de devenir assistant dans La déchirure en 1983, puis producteur de The Full Monty en 1997.

Ceux qui ont vu son film précédent, Une belle fin, sorti en 2013, en ont gardé un souvenir fort, II est disponible en DVD à la Médiathèque de Villefranche pour ceux qui ont eu la malchance de le rater en salle.

On retrouve les mêmes qualités dans Un endroit comme un autre. Le cinéaste s’empare d’un sujet qui ne fait pas forcément envie a priori, et nous embarque là où nous ne pensions pas aller.

Dans Une belle fin : « Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu’au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin. »

Dans Un endroit comme un autre : « Lorsque John découvre qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre, il décide de partir, en compagnie de son fils de trois ans, à la recherche d’une nouvelle famille pour prendre soin de lui. »

Mais il ne faut pas s’arrêter à ce sujet. C’est l’occasion de nous peindre une galerie de portraits de gens simples et pétris d’humanité. Et si le pitch s’apparente au mélo, le film évite le pathos, et ne cherche pas à nous tirer les larmes. La sobriété, et parfois les traits d’humour, nous maintiennent dans la vie, même s’il s’agit de mort annoncée. Le film regorge de petites touches qui décrivent avec une grande vérité la vie quotidienne d’un père célibataire pauvre et de son fils. La qualité des interprètes est essentielle  : James Norton est magnifique de retenue et d’amour pour son petit bonhomme. Mais surtout le petit Daniel Lamont (3 ans!), de tous les plans, est prodigieux de naturel, alors qu’il a des scènes difficiles à jouer. Tous les deux sont entourés de personnages secondaires mais qui existent avec quelques scènes.

Et comme dans Une belle fin, c’est aussi l’occasion de rendre hommage aux fonctionnaires, qui font leur travail avec conviction.

Sophie Rakotomalala