Présenté en avant-première et ouverture des États généraux du documentaire de Lussas en août dernier, le film retrace le parcours d’un petit soldat de l’extrême droite .Les deux réalisateurs se sont glissés dans ses pas, sans mépris ni fascination, hors de tout jugement moral.
L’écriture est “romanesque” (voix off, peu de dialogues) le fond et la forme s’épousent parfaitement.
Au contraire du film qu’ils avaient déjà réalisé ensemble: la Sociologue et l’Ourson , dont les images avaient été gardées au montage à l’insu de Irène Théry “l’oursonne bienveillante” du mariage pour tous, Mathias Théry et Etienne Chaillou font valider ici tout au long du film les images par le protagoniste.
Ils explorent l’intime pour raconter le politique, vont au-delà des apparences et interrogent le refoulé -jusqu’au “dénouement”: final saisissant!
Au contraire de l’idéologie détestable qu’il défend , Bastien apparaît sincère et presque attachant.
Le film interroge sur le rapport des jeunes à la politique. Il a d’ailleurs eu le prix des jeunes européens au festival Fipadoc de Biarritz cette année.
Christine Poirier
Le cinéma de Mathias Théry et Etienne Chaillou met à nu le récit intime de Bastien, jeune militant frontiste qui devant la caméra explique les raisons de son engagement politique.
Je porte une cravate, donc je suis ? Ai-je une place dans le parti, dans la société ? Suis-je un monstre ? Autant de questionnements qui traversent Bastien dans ce documentaire sans concession.
Grâce à un dispositif d’une grande sobriété, Bastien dans un fauteuil face caméra, lisant un livre écrit à l’occasion du tournage, la mécanique implacable du Rassemblement National nous est donnée à voir.
Passionnant autant que terrifiant, ce documentaire ne laissera personne insensible à l’histoire de vie de ce jeune picard lancé dans la campagne présidentielle de Marine Le Pen.
Catherine Vermorel