Arrête avec tes mensonges

Film d’Olivier Peyon, France, 2022, 1h38, avec Guillaume de Tonquédec, Victor Belmondo, Guylaine Londez…
Adapté du livre de Philippe Besson : “Arrête avec tes mensonges”, aux éditions Julliard, 2017.

Synopsis : Le romancier Stéphane Belcourt accepte de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac. C’est l’occasion de revenir pour la première fois dans la ville où il a grandi. Sur place, il rencontre Lucas, le fils de son premier amour. Les souvenirs affluent : le désir irrépressible, les corps qui s’unissent, une passion qu’il faut taire… Ce premier amour s’appelait Thomas. Ils avaient 17 ans…

Si vous avez raté l’avant première du film d’Olivier Peyon, lors  des Rencontres du cinéma francophones en Beaujolais en novembre 2022, découvrez-le, en sortie nationale, au cinéma les 400 coups, dès aujourd’hui.

Stéphane Belcourt ne semble pas enthousiaste à l’idée d’enchaîner les dédicaces et discours et tente souvent d’échapper au planning concocté par Gaëlle, l’attachée de l’évènement, qui l’accueille dès son arrivée à la gare. Ce personnage de Gaëlle, interprété avec justesse par Guylaine Londez, n’existe pas dans le livre et apporte décalage, humour et fantaisie. Elle va, malgré elle, au début surtout, jouer un rôle important dans la rencontre entre Lucas, le fils du premier amour de l’écrivain et l’écrivain. Si Guillaume de Tonquédec et Victor Belmondo forment un duo très crédible et touchant, que dire des comédiens qui interprêtent Stéphane et Lucas, jeunes, Jérémy Gillet et Julien de Saint-Jean, sont remarquable, nous avions eu la chance de les applaudir, aux côtés d’Olivier Peyon, venus aux 400 coups, pour présenter le film en novembre.

Il y a un film dans le film, dans Arrête avec tes mensonges, et l’amour du passé de l’écrivain nous est donné à voir, à travers de très beaux flash-backs où l’on comprend que le présent n’est convoqué que pour faire revivre les émotions ressenties, le désir, la douleur de la fin d’une histoire. Essayer de comprendre à travers les mensonges de tous, c’est le coeur du film : l’écrivain voudrait comprendre pourquoi il fut abandonné dans le passé,  Lucas voudrait comprendre qui était son père que l’écrivain a bien connu, Gaëlle aimerait aussi comprendre pourquoi Stéphane, l’écrivain, est si fuyant et quels liens exacts il a avec Lucas qui ne semble pas être qu’un simple lecteur admiratif.

C’est un film sensible et délicat qui peut donner envie de ré-activer les fantômes du passé, de régler les histoires qui ne le sont toujours pas, et surtout, une invitation à juste trouver sa place dans la vie. C’est aussi un film qui revient sur la difficulté de l’amour homosexuel dans la France rurale de cette époque qui devra attendre 1982 et la loi Forni pour le “dépénaliser”.

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Michèle Baud