Après les Rencontres

Être aux Rencontres du Cinéma francophone en Beaujolais??

Pourquoi c’est bien mieux que regarder des films sur N… en ne quittant pas son canapé :

-Parce que quand le film s’achève, des spectateurs parlent aux spectateurs.

-Parce qu’ils rencontrent ceux qui font les films : responsables du casting, acteurs/actrices, réalisateurs/réalisatrices, distributrices.

-Parce qu’ils côtoient l’équipe des bénévoles enthousiastes de l’Autre Cinéma.

-Parce qu’ils jouissent d’œuvres puissantes, sensibles, imprégnées des questions individuelles, sociales, esthétiques du cinéma d’aujourd’hui.

De vraies RENCONTRES, en somme!!!

Une spectatrice encore éblouie, Evelyne Rogniat

Quelques rumeurs des Rencontres glanées çà et là.

Mardi soir, un documentaire sombre et révoltant, Si tu es un homme. sur la condition des enfants travaillant dans les mines d’or burkinabe. Le débat est serré, le public impliqué, on constate qu’ils sont nombreux les cinéphiles des 400 coups, à connaître le sujet et à s’enflammer pour ou contre le regard de Simon Panay.

La discussion se poursuit un verre à la main pendant le buffet. Est-il possible qu’en 2022, 45% des enfants d’un pays n’aillent pas à l’école et risquent leur vie pour nourrir leur famille ?

Entre temps, juste avant le buffet le deuxième film de la soirée nous entraîne dans un autre registre beaucoup plus détendu malgré la charge émotionnelle de Arrête avec tes mensonges.

Avant même que le film débute, on devine que le débat sera léger, joyeux, Olivier Peyron présente la genèse de son film avec humour et surtout, il est accompagné de deux jeunes acteurs heureux de leur partenariat, heureux aussi d’être présents, l’un d’eux, Julien de Saint Jean a d’ailleurs grandi dans le Beaujolais.

On entend de ci de là, ils sont sympathiques ces petits jeunes et ils apportent une fraîcheur qui fait du bien.

Jeudi soir 20h30, du dernier rang où nous sommes assis, quelle surprise ! Devant nous certes quelques têtes chenues auxquelles nous sommes habitués dans notre cinéma préféré mais aussi de nombreux jeunes gens venus assister à la séance du film 16 ans .

Ce soir-là de nouveau, on sourit malgré la fin tragique du film car, avec Philippe Lioret , il est question de la passion que des jeunes comédiens vivent dans leur jeu, peut être en lien avec le fait que ces jeunes font la vaisselle chez eux…Ces jeunes m’ont donné le sentiment que je réalisais mon premier film, ajoute-t-il.

Vendredi soir, De grandes espérances, encore un film qui semblait choisir des jeunes comme personnages centraux engagés politiquement et « désireux de changer les choses de l’intérieur « La suite et la fin du film surtout ont suscité désillusion et ironie quant à la poursuite de leur idéal mais qu’aurions nous fait à la place de ce jeune couple ? entendait- on lors de la sortie.

Lors du dernier buffet, on pouvait entendre les spectateurs, un verre de crémant à la main, exprimer tout le plaisir qu’ils ont ressenti au cours de cette semaine de Rencontres qui porte bien son nom mais se sont étonnés sur le terme « francophone »qui demande à être précisé.

Les deux films primés l’ont été doublement par l’adhésion des spectateurs au choix des lycéens pour Les pires et celui des jurés pour Grand marin dont la réalisatrice, Dinara Droukarova a fait l’unanimité par sa gentillesse et sa simplicité.

Vivement les 28èmes Rencontres !

Catherine François