En ouverture de la 26e édition des Rencontres du cinéma francophone qui se déroulent du 8 au 14 novembre 2021, le cinéma Les 400 Coups, à Villefranche sur Saône, recevait les compositeurs Mike et Fabien Kourtzer, auteurs de la BO du film de Nabil Ayouch, Haut et fort, ainsi que Fanny Lamothe, productrice exécutive et superviseur musicale. Lors de la conférence de presse ils ont longuement parler du film et de leur travail.
Tourné à Sidi Moumen, bidonville de Casablanca, le film suit le parcours de jeunes de ce quartier suivant des cours de hip-hop dans un centre culturel. L’histoire est totalement inspirée de la réalité. Le réalisateur est en effet à l’origine de l’ouverture de ce centre. Le réalisateur franco-marocain, dont c’est le neuvième long métrage, explique comment est né le projet du film : « J’ai appris à réfléchir le monde, à le regarder, dans une MJC à Sarcelles dans les années 1980. Grâce aux arts et à la culture, j’ai appris là-bas à raconter et à aimer qui j’étais. Dans mon parcours et celui de pas mal de mes copains à l’époque, ces lieux ont été décisifs. On nous a fait confiance, on nous a donné les mots, les gestes, l’espace mais surtout la liberté de nous raconter et d’écouter les autres. Des années plus tard, je suis allé tourner Ali Zaoua à Sidi Moumen, puis Les chevaux de Dieu. J’avais envie de laisser une trace dans ce quartier, en banlieue de Casablanca. Alors, j’ai créé la « fondation Ali Zaoua » pour faire naître au Maroc des centres culturels et offrir à ces jeunes la même opportunité que j’ai eue quand j’étais gamin. On a ouvert cinq centres à ce jour et celui de Sidi Moumen, qui est dans le film, c’est le premier. En créant ces centres, en en faisant un film, j’ai envie de rendre hommage à tout ce que ces endroits m’ont apporté et m’apportent encore aujourd’hui. »