Film de ALESSANDRA LACORAZZA (USA / 2025 / 1h38)
Avec: Residente, Sasha Calle, Lio Mehiel
Synopsis: Violeta et Eva rendent visite chaque été à leur père Vicente, à la fois aimant et téméraire. Il crée un monde merveilleux mais, derrière la façade enjouée, lutte contre l’addiction qui érode progressivement la magie. Vicente essaie de réparer les erreurs du passé, mais les plaies ne sont pas faciles à refermer.
Pourquoi ne pas manquer le film In the Summers d’Alessandra Lacorazza ?
Un père, deux filles, quatre étés : une équation intime et déchirante. In the Summers d’Alessandra Lacorazza capte avec une précision troublante ces interstices du lien filial, entre tendresse vacillante et absence brutale. Primé à Sundance, le film refuse les effets de manche pour préférer les silences, les regards, et cette temporalité flottante propre aux souvenirs d’enfance.
Dans le rôle du père, René “Residente” Pérez Joglar surprend par une justesse brute. À ses côtés, les actrices, à différents âges, incarnent Eva et Violeta avec une douceur cabossée, jamais démonstrative. La mise en scène capte le minuscule — un geste raté, un rire étouffé, un été trop court — et nous renvoie à notre propre mémoire. “Il n’y a pas de bons pères, il n’y a que des tentatives” : voilà le cœur du film.
Alessandra Lacorazza signe un premier long-métrage d’une maturité saisissante, où la complexité des liens familiaux n’est jamais tranchée. Elle filme l’imperfection avec élégance, et le chaos avec retenue. In the Summers n’est pas un cri, mais un frisson prolongé — et c’est peut-être pour cela qu’il nous reste si longtemps en tête.
Un film déjà primé et salué à l’international
In the Summers d’Alessandra Lacorazza n’est pas passé inaperçu. Dès sa première mondiale, il a raflé les plus hautes distinctions au Sundance Film Festival 2024 :
- Grand Jury Prize – U.S. Dramatic Competition : meilleur film de fiction américaine en compétition
- Directing Award – U.S. Dramatic : récompense de la mise en scène pour Alessandra Lacorazza
Distribué aux États-Unis par Music Box Films et en France par Wayna Pitch, le film poursuit son chemin dans les festivals et réseaux de cinéma indépendant. Il est porté par une équipe de production internationale, dont Alexander Dinelaris (oscarisé pour Birdman) parmi les coproducteurs.
Un premier long-métrage prometteur, qui confirme Alessandra Lacorazza comme l’une des nouvelles voix du cinéma indépendant latino-américain et queer.
Julien-James Vachon (Direct-actu.fr)