Agnès Varda en Calade
Une exposition et un film
Notre dernière collaboration, le 10 Janvier, avec le musée Dini a connu un franc succès. La visite de l’exposition Beaujolais, arts, hommes et territoires a réuni un nombre imposant d’amateurs d’art. Quant à nous, la salle 3 du cinéma, où nous projetions Les Glaneurs et la Glaneuse, fut tout juste assez grande pour accueillir les spectateurs : pas un siège de libre !
Le choix du film d’Agnès Varda, qui n’est ni beaujolaise ni homme, pouvait surprendre. Comment s’inscrivait-elle dans le monde caladois ? C’est le tableau Glaneuses à Chambaudoin, du peintre Hédouin qui justifiait le recours à l’éminente cinéaste. En effet, pour les besoins de son documentaire, elle était venue filmer ce tableau en 2000,
Nous l’avions conviée à présenter son œuvre aux 400 Coups l’année suivante. Quelque peu exténuée par le tournage en cours de son opus suivant, Deux ans après, elle nous avait pourtant gratifiés d’une brillante introduction dont nous avons gardé la trace.
Comment expliquer cet engouement du public pour cette histoire de glaneurs (et d’une glaneuse) ? Serait-ce la leçon que sous-entend le film : le coupable gaspillage des produits, notamment alimentaires, est plus que jamais d’actualité. Des tonnes et des tonnes de légumes et de fruits se perdent toujours. Des appareils de la vie quotidienne : machines à laver, téléviseurs, ordinateurs sont envoyés à la casse plutôt que remis en état. J’ai parlé de leçon. Je ne suis pas sûr que le mot soit approprié. Varda ne se pose pas en moraliste. Elle donne la parole en même temps que sa sympathie aux inconnus qu’elle rencontre. Elle écoute, elle observe, elle communie, se fait elle-même glaneuse. Il y avait de l’émotion dans la salle comme sur l’écran ce soir-là.
G.R.
PS : A qui a apprécié les Glaneurs et la Glaneuse, je recommande le film Deux ans après mentionné plus haut : retour de Varda sur les lieux de ses rencontres, notamment à Villefranche. On le trouve en DVD.